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    J'avais décidé de t'écrire un poème, mais comme j’attends toujours le dernier moment pour me mettre au travail, rien n'est fait. J'ai d'abord cru qu'il arriverait comme arrivent les poèmes. Par surprise, un peu comme apparaissent les hirondelles ou bien qu' appelle le cri du coucou. Mais non, rien n'est venu ; je ne devais pas avoir d'argent dans les poches ou bien je ne regardais pas assez en l'air là où les mots passent avec les oiseaux. J'avais pourtant commencé deux vers où je disais que lorsque j'étais au collège ma prof de français devait avoir ton âge mais que lorsque j'ai rejoint ta classe à la Maison de la poésie, c'était toi, alors, qui avais celui de ma fille. Entre temps, il est passé quelques mots, et d'autres surtout qu'on prononce pareil mais qui font plus mal ! J'ai surtout cultivé les seconds. J'avais du talent pour cela ! Hélas, j'ai manqué de gens comme toi pour m'enseigner les premiers.

    Désormais voilà qu'au bout de dix lignes même ma prose s'essouffle. Comme l'impression d'avoir résumé ma vie ! je ne serai donc jamais qu'un bricoleur de phrases ! Je terminerai, alors, avec cette citation de Jacques Salomé, une phrase à méditer peut-être, mais qui te va si bien C..., une phrase à laquelle je pense souvent en écrivant car elle me semble bien résumer la poésie : J’aurais appris aux enfants, aux adultes aussi, tout ce qui n’est pas écrit dans les livres.

    #lettre2015


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  • Crist 13

    Œuvre numérique ; Carolina Diomandé - 2016

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  • A propos de l'image des lavandières de Mirandela au Portugal publiée hier, une amie qui n'est pas écrivain - mais bien poète ! - m'envoie ce beau texte :

     

    Enfant, je passais mes vacances à Ispagnac en Lozère chez mon arrière-grand-mère, cette mémé Rosa au chignon blanc. Un de mes régals étaient de l'accompagner, linge chargé dans la brouette de bois, aux "laveuses" ; c'était le nom donné à une "plage" le long du Tarn, en contrebas du village.... La "plus propre" des plages.... embaumant le Marseille, fleurie des bulles de savon, mise en musique par les murmures-confidences ponctués des battements et frottements énergiques...

     

    Je me souviens aussi des descentes raides des laveuses énergiques et rapides, leur linge sec chargé.... Puis des remontées laborieuses, la brouette alourdie dégoulinante de l'eau du Tarn...


    Je m'interrogeais sur cette présence exclusivement féminine alors que je connaissais nombre de vieux garçons au village... La petite fille que j'étais en avait déduit qu'ils ne lavaient jamais leur linge et les imaginait dans un chez-eux gris de crasse et nauséeux...

     

    Enfin, en grandissant, j'ai compris combien ces moments étaient importants pour ces femmes... libérées des oreilles masculines de la maison.... tellement que certaines, comme un dernier message à leurs amies, choisissaient d'y descendre, seules, sans brouette mais chargées de leurs peines, et de s'y plonger à jamais...

     

     

     Sylvie Briard

     

    Texte d'ami 1

    Photo : Un des derniers douës (lavoirs) de mon pays gallo.

    Le plus souvent, creusés sur des sources, il en existait autrefois dans chaque ferme et quartiers des villages.

     

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  • Mirandela - Portugal

    Je remarque tout particulièrement sur cette image les caisses à laver dans lesquelles les femmes s'agenouillaient pour s'abriter de l'humidité.
    Elles étaient les mêmes dans mon pays gallo où on les appelaient "câroces".

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  • Crist 12 - Cagliari - Sardaigne

    Cagliari - Sardaigne

    Photo : Jean Christophe Belleveaux

     

     

     

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