• Forces spéciales

     

    Forces spéciales

     

    Écrire en est déjà, et même si bien sûr, cela n’inspire guère, à mon sens rien n’amène à l’écriture si ce n’est écrire.

    Attendre une idée, une inspiration divine ou pas, c’est n’attendre qu’une page blanche. Car c’est seulement écrire qui fait la page. C’est du mot que nait l’idée. Pas l’inverse.

    De grands auteurs, évidemment, philosophent avant d’écrire dans le creuset de leur pensée, mais la phrase devient le moule où la verser est nécessaire, et où elle prendra réellement forme.

    Dans le poème, plus que partout en écriture, l’inspiration n’existe pas. Il n’y a que cette émotion qui passe.

    Petit, petit, petit ! La vache, il a foutu le camp !  Disait Queneau, et ce faisant, par la seule force de l’écrit, du mot posé sur la page, il appâtait le poème en formulant sa ferveur à l’écrire.

    Chacun porte en soi l’arme nécessaire à cette force spéciale : il s’agit bien évidemment de la langue dont la maîtrise n’est essentielle qu’à l’adulte puisque l’enfant, dans son parler neuf et maladroit, porte si naturellement le poème.

    Ecrire. Ecrire, donc ! Et  porter sur le front, une mâle assurance  ; en chevalier servant la grandeur de la langue, s’engager sur les chemins de conquête en chevauchant la phrase amie avec cette confiance qui est la seule vraie force.

     

     

                                      

    Octobre 2013


  • Commentaires

    1
    Vendredi 6 Mars 2015 à 12:07

    Salut Serge ! smile

    Je vois que tu as aussi fait le grand saut vers Eklablog ( tant que ça dure, c'est ducasse, dit-on dans mon coin)

    Je te rejoins un peu dans ce que tu écris ci-dessus sauf que la poésie n'est plus trop ma tasse de thé mais ne dit-on pas que la poésie est dans l'oeil de celui qui regarde et non dans l'objet ?
    Par contre, il fut un temps où j'écrivais, pour moi, pour ma famille et quelques amis. Une phrase me passait par la tête sans que je sache trop pourquoi et un personnage s'installait... j'écrivais sans trop savoir où il me menait mais le miracle est qu'il y réussissait à chaque fois.
    Nouvelles et romans se sont succédés jusqu'au jours où je me suis remis à la peinture (aquarelle principalement) car ce mode d'expression me prenait beaucoup moins la tête que l'écriture.
    A la question de ma belle-fille : " pourquoi avez-vous arrêté d'écrire ?"
    j'ai répondu : " parce que mes personnages me bouffaient des pans entiers de ma vie !" et c'était vrai.
    Mais je pense, à la lecture de ton article, qu'un essai poétique ne te tient pas en haleine des mois entiers.

    Allez, je te laisse ! Continue à écrire ( et à sculpter la pierre si possible)

    Amitiés wink2

    2
    Vendredi 6 Mars 2015 à 23:33

    La poésie que j'écris est bien plus de l'ordre du spontané, Alain. Et je ne m'imagine même pas évoluant pendant des mois au-travers de personnages de romans. Oui, cela doit bouffer la vie, comme tu dis ! Le poème, lui, écrit le matin, te construit jusqu'au soir, je crois !

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