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Carnets de Brocéliande
Sans y penser nous avons marché dans l'automne.
Vous n'avez pas besoin de comprendre, me souffle un livre, ce que vous voyez vous rend heureux. Tout est là.
Là sont ces feuilles sèches qui accompagnent, disent ton pas, comme l'herbe aussi, dessine le vent.
Quelqu'un parle d'ombres à l'intérieur, et tu songes aux dames blanches qui raclaient chaînes et ferrures dans les greniers obscurs de la peur.
Tu marches. Le jour abdique, sans hâte... La source est silencieuse, le ruisseau invisible, des murs dessinent des pierres et des rêves. Quelqu'un devant, porte un vieux nom du temps des forêts de la crainte et des bêtes sauvages. Toi, tu as la langue, et t'évertues à dompter des mots qui aussi vont queue leu leu !
Saint François d'Assise s'est mis en route
La nuit n'est jamais la nuit quand tu marches
François allait vers
Là où te porte l'écriture est l'écriture
Le vent te souffle de voir, de sentir, d'entendre. Te chuchote ce qu'il faut juste ressentir.
Juste, comme une odeur chaude de champignon ou de moisissure. Juste encore, un chien aboie, donnant la dimension de l'air. Un calvaire se signe. Juste, un barreau à la fenêtre. La première lampe, juste pour être vue ! Là aussi, juste comme l'ombre, la cabane abandonnée qui te murmure au passage on achève bien les hommes, alors les cabanes...
La lune est effilée comme une aiguille à cuir. Et le vieux chêne de la Motte Salomon teinte en pourpre tel un amour du soir ses dentelles d'ombres chinoises.
Tu te dis que l'automne est beau, quoi te souffle le mot belle ?
Est-ce la lumière du crépuscule, son noir clair, qui approche l'allumette de la lampe libre de ton cœur ?
Atelier d'écriture à Plélan le grand - automne 2015
(cliquer sur l'image pour l'afficher plein écran)
Photo Régine Prioul
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