• Automne

     

    Automne

    Café de la gare à Fougères

     Une amie écrivain qui dit : ...Au-dessus de la France " l'air est littéraire avant tout. Ici au-dessus de Berne l'air sent la folie des hommes et des bêtes."  (S.D - Fughe P. 41)

    Comment est l'air au-dessus de mon Barroso ?

    Faudra-t-il pour le dire que j'y retourne ? Puisque j'écris de France, à la terrasse enfumée d'un bistrot de périphérie.

     Je songe à ce Etes-vous folle ? que demandait tout à l'heure un journaliste à une actrice...

    Comme ma terrasse le tabac blond, l'air, partout, sent la folie. Je le trouve littéraire sur les granits de Torga, et dans les rues Lisboètes de Pessoa, tout autant que dans les salons verts et malfamés de Baudelaire.

    Et mon Camus, à quelle terrasse joyeuse d'Algérie écrit-il l'Etranger ? Le regard vers quelle plage ?

    Comme ces gens venus récemment de l'Est qui me frôlent, tandis que tant bien que mal, j'essaie d'écrire, de quel parnasse sont-ils porteurs ?

    Les feuilles tombent. Sous les tilleuls et les frênes de l'avenue, l'automne sent la tisane et la quiétude. La lumière d'octobre porte un petit bonheur. Un ami part dans quelques jours aux Antilles.

    Il faudra bien pour fêter cela déboucher un vin blanc du Tràs os Montes.

     


  • Commentaires

    1
    Françoise R
    Mardi 24 Novembre 2015 à 17:32

    Comme on ressent bien cette atmosphère d'automne ! J'aime aussi tes interrogations sur les lieux d'où écrivirent tes auteurs favoris. 
    Jolie photo aussi !

    2
    Mardi 24 Novembre 2015 à 18:29

    Très beau texte. Atmosphère dense. On sent l'odeur d'Automne.

    A propos de Camus : j'avais comme ami un certain Edmond Charlot, il vivait autrefois à Alger et fut le premier à éditer Albert Camus. France-Culture lui consacra plusieurs émissions et plus récemment France-Inter dans l'émission "La fabrique de l'Histoire" si je ne me trompe. Edmond Charlot n'est plus parmi nous depuis une dizaine d'années mais voilà... à chaque fois que l'on parle de Camus je pense à cet homme admirable qui croisa dans sa vie bien des écrivains dont Saint-Exupéry. Je lui ai rendu visite lorsqu'il vivait sa retraite à Pézenas dans sa petite maisonnette de ville dont il avait tant de mal à monter les étages. Il y avait des livres partout, partout ! des piles et des piles de livres ! souvent de vieux ouvrages qu'il collectionnait. Il m'avait fait rencontrer François-Régis Bastide, Jean-Louis Bory et surtout Edouard Boubat que j'avais guidé dans les ruelles de Tanger pour ses photographies. J'avais envie de parler d'Edmond Charlot, c'est fait...

    3
    Mardi 24 Novembre 2015 à 18:34

    Fait et bien fait, cher Daniel !
    Quelle chance tu as eu de rencontrer un tel homme. Les rencontres nous font ! Mais aussi, il faut si peu pour faire une vraie rencontre !

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