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Deuxième jour de l’an
Est-ce que se lever aux aurores voudrait aussi dire qu’on est neuf
Allumer les chandelles de la chambre
Les murs ont été montés avec les granits des champs
Et presque tous les champs sont devenus le Lac
Le Lac est-il devenu notre Lac
On ne s’approprie rien
Mais les choses nous viennent
Pourvu qu’on les aime
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Extrait des Carnets du Barroso - éditions Vagamundo 2014
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Il fait encore très chaud aujourd’hui
Mais un vent soutenu porte à la maison
La fraîcheur du grand Lac
Fenêtres ouvertes
Ne regardant rien
J'écoute le Fado
A la surface de l'eau
Des petites crêtes d’écume
Sans cesse écrivent
Au-dessus des îlots
Flotte aussi parfois l’âme
De quelque léger oiseau blanc
Tandis qu'au loin
Chef d’orchestre
S'agitent les éoliennes
Entre deux souffles
S'entend
Qui bat la plage
Comme un ressac
Le Lac chante
Saudade du jour
Compose la symphonie de ma solitude
Negrões - Juillet 2013
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L’homme habite le haut du village
De l’autre côté de la route
Qui fait le tour du Lac
Sa femme s’habille en noir
Comme le font de moins en moins les femmes du Barroso
Lui met un peu de bière dans son vin
Il dit que c’est bon
Son beau-père
Alvino
Tue les porcs
Et parle en essuyant le couteau
Et tous l’écoutent
Et je les regarde vivre
Ces gens de Negrões
Il faut si peu
Pour être étonné
Carnets du Barroso - éditions Vagamundo 2014
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Cet été au beau pays
Tu filmes les fontaines
Seules parlent vraiment
La langue des granits
Souvent quand tu approches
Que tu t'y penches
Que tu y bois
C'est si pareil
Au murmure
Au bavardage
Tu participesElles ne vivent pas le temps des hommes
Pas de bruit font
Dans la terre est plus longue
La fraîcheur
Et plus sincèreQuand tu regardes la fontaine
Tu es sûr
Et certain
De ta minute d'éternité(Extraits des Carnets du Tras os Montes - écriture en cours)
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Massana dit qu’il travaille comme les peintres
Seulement quand il est inspiré
Et il rit
Qu’il faut deux jours
Pour fabriquer une paire de chaussures
Et vingt ans pour qu’elles s’usent
Et il rit
Il dit aussi que vingt ans
C'est le temps qu'il faut pour se revoir
Réparer les chaussures
Et parler d'amitiéPuis quand tu lui fais remarquer
Que
Son atelier
Est tout petit
Il te répond
Que son cercueil
Le sera plus encore
Mais qu’il rentrera dedansEt derrière ces vieilles lunettes d’écailles
Il rit encore
Massana
Le dernier cordonnier de SendimExtrait des Carnets du Tras os Montes (inédit)
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