La plus simple possible...

• • Serge Prioul

    Mardi 6 Septembre 2016 à 07:28
    

    Toutes ces croix de bois, de fer, ou ces calvaires de granit dans ma campagne bretonne, plus nombreux là qu'ailleurs encore, ne conditionnent absolument rien de religieux en moi qui suis à cent lieues de toutes ces croyances, mais participent totalement à une esthétique culturelle de mon quotidien - si je puis dire. Quelque chose de ces croix-là à tous les carrefours, nous a construit, nous-autres campagnards. Et sans doute, pas que nous ! Quand j'en photographie une je pense à 'effet que peuvent occasionner ces rappels incessants d'un homme cloué sur une croix, dans l'esprit des gens issus de l'Islam par exemple, qui eux ne représentent pas leur dieu.

C'est Notre culture et, bien qu'athée et anticlérical (au regard des crimes de l’Église de Rome et de sa négation même du message du Christ), je la revendique.

Pourquoi je la revendique ? Parce qu'au-delà de ses envolées mégalos j'adhère totalement au message de cet homme qui se prenait pour le fils de dieu et je lui pardonne volontiers ses envolées mégalomaniaques car toujours d'une grande beauté (et qui ont été à l'origine de toute notre évolution artistique et philosophique). J'ai relu les évangiles (en parallèle à ma lecture du Coran) afin de comprendre d'une part ce qui nous sépare (car bien des choses hélas nous séparent à commencer par Mahomet qui était un guerrier sanguinaire tandis que le Christ était un pacifiste au point d'en mourir) et d'autre part si ce que l'on m'avait enseigné enfant, au-delà des superstitions béates, était basé sur des textes, bref, savoir simplement que je n'avais pas rêvé. C'est pourquoi ces Christs et calvaires m'émeuvent et si tu les photographies ce n'est pas pour rien. Ils sont notre Histoire, ils sont nos tripes.