•  

    Cet été au beau pays
    Tu filmes les fontaines
    Seules parlent vraiment
    La langue des granits
    Souvent quand tu approches
    Que tu t'y penches
    Que tu y bois
    C'est si pareil
    Au murmure
    Au bavardage
    Tu participes

    Elles ne vivent pas le temps des hommes
    Pas de bruit font
    Dans la terre est plus longue
    La fraîcheur
    Et plus sincère

    Quand tu regardes la fontaine
    Tu es sûr
    Et certain
    De ta minute d'éternité

     

    (Extraits des Carnets du Tras os Montes - écriture en cours)

     

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    Carnets du Tras os Montes (7)

     


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  • ...

    Massana dit qu’il travaille comme les peintres
    Seulement quand il est inspiré
    Et il rit
    Qu’il faut deux jours
    Pour fabriquer une paire de chaussures
    Et vingt ans pour qu’elles s’usent
    Et il rit
    Il dit aussi que vingt ans
    C'est le temps qu'il faut pour se revoir
    Réparer les chaussures
    Et parler d'amitié

    Puis quand tu lui fais remarquer
    Que
    Son atelier
    Est tout petit
    Il te répond
    Que son cercueil
    Le sera plus encore
    Mais qu’il rentrera dedans

    Et derrière ces vieilles lunettes d’écailles
    Il rit encore
    Massana
    Le dernier cordonnier de Sendim

     

    Extrait des Carnets du Tras os Montes (inédit)

     

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    Carnets du Tras os Montes (6)


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  • Asteur-ci

    Le cheva ne hale plus la sienne à marië
    Et sourment pas la cherrue qheurue bé à dret d’aotefai
    Les caraods dans la raïssée ne gorjayent pus
    Du rapel des pouillardes
    Les chevaos de caleuvr par su les varvassières
    ont adirë la luzayance
    La reûe dezône itout du ghidaije de l’ônière
    Et la tore a la pecinée depouèzonée.

     

    *********

    Maintenant

    Le cheval ne tire plus la mariée
    Et même la charrue semble avoir perdu de sa force
    Les blés noirs ne chantent plus le soir
    Le rappel des perdreaux
    Les libellules sur les marécages ont perdu la lumière
    La roue ne se guide même plus dans l’ornière
    Et la vache a le pis aseptisé.

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    Poème en gallo (2)


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  • Les plus vieux livres de ma bibliothèque. D'accord, les reliures sont en très mauvais état. Mais M. DCC. XXI. (1721) tout de même !

    Livres


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  • Saint-michè

    Les ebogues chaent ben avant les feuillards,
    Y’ a core du hait dans l’ère.

    Durant que l’temp n’est pas chôgnard,
    La Marie lirette s’est rebiqë ou soulai
    Sous l’pain de chervr
    Et le bitrouz ne ghette pus le bétia

    Adlaisie, la lirette et sauvaij !

    Sur la letière, le viao maofine,
    Couéfe itout,
    Mais le beulouz vaillouéze dans l’haossée.

    Core au jour de la couézé,
    La couzouere ratapone l’ernéssance des guenillons

    Le recteur est tout sou
    Couéfe itout
    Avec sa couez ademezë.

    Toujour, toujour,
    Au defeuillaije
    L’emondouere ernifle.

    ******

     

    (Traduction)
    Automne

    Les châtaignes tombent toujours avant les feuilles,
    Il flotte ici comme un air de plaisir.

    Tant que le temps n’est pas au gris,
    Au soleil sous l’aubépine.
    Marie l’aguicheuse s’est retroussée
    Et le commis, des bêtes, n’a plu que faire.

    Insouciance et vertu insoumise !

    Sur la litière, le veau dépérit
    La vieille aussi,
    Mais c'est dans l'étable que veille le rustre.

    Au jour, encore, de la fenêtre,
    La couturière répare les hardes pour la vie.

    Le curé est bien seul,
    La vieille aussi
    Avec sa croix pour avenir.

    Toujours, toujours,
    Aux chutes des feuilles
    Balance la faux de la rôdeuse.

     

    (Cliquer sur l'image pour l'afficher plein écran)

    Poème en Gallo (1)


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